Référendum contre lextension de la «libre circulation»: un débat réussi
Référendum contre lextension de la «libre circulation»: un débat réussi
Cétait un peu un examen de passage pour notre mouvement qui, pour la première fois, menait, au niveau romand, une discussion politique dimportance avec des positions tranchées. Il fallait donc éviter plusieurs écueils: opposer les groupes locaux entre eux, stigmatiser ladversaire en jetant lopprobre sur sa position («xénophobe» dun côté contre «idéaliste petit-bourgeois» de lautre) et diviser durablement nos rangs.
Sans vouloir donner dans lautosatisfaction béate et lautocongratulation ravie, constatons avec plaisir quaucun de ces dérapages ne se produisit. Les échanges furent vifs, ils restèrent cependant cordiaux. De nombreux-euses camarades purent ainsi, à partir de leur expérience et de leur investissement militants, sexprimer sur ce point du lancement ou non du référendum, comme sur les critères de jugement et dévaluation mis en oeuvre. La décision finale de ce débat appartient, démocratiquement, aux groupes locaux; signalons toutefois quen létat actuel du débat, une majorité sensible penche en faveur du rejet du recours au référendum.
Il est toujours difficile de rendre compte brièvement de la richesse des questions abordées, des arguments échangés et de leurs développements, sans tomber dans la poésie administrative des procès-verbaux de gendarmerie. Evoquons donc simplement quelques thèmes, que lon retrouvera à loccasion dautres discussions, celles de futurs textes de référence par exemple: la question de la politique syndicale au niveau national et européen, celle de lanalyse des différents facteurs constitutifs de la xénophobie, les voies de la mise en place dun dispositif de défense et de protection des
salarié-e-s, etc. Bref, du grain à moudre, sur des enjeux concrets, pour les prochaines années. Ces sujets, à débattre et à affiner, ne doivent cependant pas masquer laccord profond existant sur le fond du problème, à savoir lattitude résolument antiraciste et antixénophobe, internationaliste, à défendre dans la lutte contre la marchandisation du monde et ses conséquences pour les salarié-e-s. Cette discussion à aussi permis de vérifier lancrage solide de cette entente.
Daniel SÜRI